Nous commencons l'interview avec Alain Soral, mardi 14 avril 2009, vers 16 heures, après avoir couru à la recherche d'une multiprise dont on a finalement pas eu besoin, et après avoir commandé deux coupes de vin rouge dans un restaurant parisien proposant des plats traditionnels du terroir de France. Quant à Alain Soral, il s'était muni d'un jus de fruit pour aborder ce long entretien, dont nous allons essayer de retranscrire les parties manquantes.
Nous avons souhaité commencer avec le commentaire d'un lecteur réagissant à l'article du blog indiquant le nom de nos prochains « invités ». « Alain Soral ? Vous voulez vraiment accorder une tribune (de plus!) à ce militant FN dégoulinant de populisme ? » L'intéressé, semble t-il habitué à ce type de critique a réagit promptement à cette remarque en s'arrêtant un peu sur le sens du mot populisme, notamment, je crois, en se référant à l'étymologie du mot. Le populisme est, pour lui, non pas une stratégie machiavélique visant à séduire le peuple à des fins personnelles, mais d'avantage un intérêt réel pour les préoccupations et les opinions du peuple. Alain Soral considère que cette attitude est tellement peu habituelle parmi les politiciens d'aujourd'hui que le mot a pris un sens péjoratif.
Ensuite, nous avons questionné Alain Soral sur l'évolution de son engagement. Comment son passage du communisme au Front National s'est-il effectué? S'inscrit-il dans la continuité de son cheminement politique ou bien est-ce une vrai rupture? Pour lui, tous les vrais communistes sont devenus frontistes. Alain Soral dit n'avoir fait que suivre l'électorat qui constituait l'électorat communiste, et ce passage va donc dans le sens de l'intérêt des travailleurs du pays. Au passage, il nous indique qu'il est à l'origine de la nouvelle stratégie de communication du FN pour les élections européennes; à savoir l'affiche qui indique « Jaurès aurait voté Front National » juste au dessous de la reprise de la citation de l'icône socialiste et pacifique « A celui qui n'a plus rien, la patrie est son seul bien ».
Prônant un retour de la France fière d'elle-même, et de l'affirmation de sa souveraineté (et donc a priori anti-Union Européenne), nous nous sommes demandé pourquoi Alain Soral menait la campagne des élections législatives européennes de juin prochain. La réponse est qu'il aborde cette campagne d'abord comme d'une tribune pour faire entendre des idées que les médias laissent rarement s'exposer. Alain Soral explique que ces élections ne servent à rien d'autre que de faire naître un peu de débat puisque dans tous les cas les députés européens n'ont pas de pouvoirs, la plupart d'entre-eux dit-il (à l'exemple de Cohn Bendit qui est cité), s'active pendant la campagne uniquement pour le confortable salaire qui est au bout (dixit 10 000 euros).
Concernant une question portant sur son exposition médiatique, Alain Soral a fait un détour par la question de l'antisionisme, un de ses cheval de bataille (d'où le nom du parti qu'il incarne avec Dieudonné M'Bala M'Bala et Yahia Gouasmi). Pour lui, le ou les réseaux sionistes qui influencent considérablement tant les médias, l'éducation que le gouvernement sont une menace pour la démocratie, et sont responsables de la diabolisation des idées antisionistes (les faisant passer pour synonyme d'antisémétisme). Les réseaux sionistes sont notamment responsable du fait que la Shoah occupe le sommet d'une hiérarchie des tragédies humaines que l'on trouve au cours de l'histoire, occultant donc d'autres génocides. Alain Soral regrette que la France ait tant une attitude de repentance que de perte de souveraineté. La repentance justifie aujourd'hui qu'on ne préfère pas regarder la réalité de la politique israélienne à l'égard des palestiniens (surtout des gazaouis). Dans une même logique, la France laisse sa sécurité aux Etats-Unis, et aligne sa politique étrangère sur celle de cette puissance, ce qui, au final, montre l'efficacité du lobby sioniste. En définitive, Alain Soral a attribué à ce lobby la responsabilité du faible écho médiatique de l'extrême-droite française.
Nous trouvions intéressant de connaître l'avis d'Alain Soral sur la « politique » du Vatican. Après avoir confié sa foi dans le culte catholique, il s'est dit résolument en accord avec les positions de Benoît XVI. Selon lui, les déclarations du pape sont en accord avec sa fonction. Malheureusement, certaines réflexions de notre interlocuteur nous ont échappées. L'enregistrement de ces paroles nous aurait permis de mieux comprendre la portée de sa réflexion.
Concernant sont épitaphe, Alain Soral nous a donné deux phrases; l'une tirée de la Bible et l'autre attribuée à Benito Mussolini. Cette épitaphe vacillerait alors entre « Aimez-vous les uns les autres » et « Beaucoup d'ennemis, beaucoup d'honneur ».
